C’est ce que l’on appelle une reconversion réussie. « J’ai arrêté le sport de haut niveau car je voulais me consacrer à mes études. J’avais déjà fait les Jeux une fois et je savais que je ne serai pas champion olympique. Or, dans un sport qui est non professionnel, il faut penser à son avenir. »
Le meilleur souvenir de sa carrière reste la finale des Jeux olympiques. Mais Fabien Horth n’est pas nostalgique. Lui qui est né à Saint-Mandé et a grandi à Savigny-le-Temple, travaille aujourd’hui au pôle médical de Sénart, à Lieusaint, où il a ouvert en octobre 2019 un cabinet de kinésithérapie avec une consœur.
« On a recruté d’autres praticiens et on a atteint notre capacité maximale ! C’est autre chose que le sport de haut niveau, mais on s’investit corps et âmes dans ce projet et ça me prend énormément de temps. J’ai adapté mes attentes, ce sont d’autres sensations, c’est une autre étape de ma vie. Je suis très heureux. »
Dans sa patientèle, différents profils sont représentés, mais il y a bien sûr des sportifs, notamment des athlètes de l’Entente 91. « J’ai une jeune femme qui doit faire les Jeux pour la Côte d’Ivoire, un jeune en équipe de France… Ça rassure les entraineurs d’avoir un kiné qui est ancien sportif de haut niveau. »
Il replonge avec l’équipe de France
Heureux comme un poisson dans l’eau, Fabien Horth n’en a pas pour autant terminé avec le sport de haut niveau. Après avoir fait quelques sélections avec l’équipe de France de water-polo, il s’est rapproché de l’équipe de France de natation en eau libre (lacs, mers…).
« Les Jeux restent un événement à part. Que ce soit en tant que sportif ou staff. Pendant 4 ans, on ne pense qu’à ça. La pression et le niveau d’implication ne sont pas les mêmes que sur les autres événements, c’est d’ailleurs ce qui rend cette compétition magique. Tout le monde se surpasse, y compris le staff. Le stress, la préparation, la récupération… Tout est multiplié ! De mon côté, le fait d’avoir été nageur et d’avoir déjà fait les Jeux me permet de prendre du recul et d’aborder les choses plus sereinement. Par rapport aux blessures qui peuvent se déclarer avant ou après, notamment. »
Cette expérience d’ancien sportif de haut niveau, Fabien confie qu’elle lui est bénéfique tous les jours : dans son travail, comme dans sa vie personnelle. « Ça a été une grosse partie de mon éducation en tant qu’homme. Et aussi en tant que praticien, bien sûr. Même avec les non sportifs. »
Vivre la compétition autrement
Toujours ravi d’accompagner l’équipe de France sur les compétitions, Fabien n’en est pas moins heureux d’être à sa place. « Ça ne me manque pas. Il y a un temps pour tout. Je suis satisfait de ma carrière et j’ai pris ma décision en tout état de cause. Je suis allé au bout des choses, tout a une fin. Quand on est sportif, c’est important de rebondir sur un projet qui nous excite. C’est essentiel dans une reconversion. Même si les sensations ressenties au moment où on bat un record sont inégalables, ça ne signifie pas que la vie d’après est moins bien. Il faut se donner d’autres objectifs. Ma vie actuelle me plait énormément. »
Une vie bien remplie, qui demande une bonne organisation. Entre son cabinet et ses activités avec l’équipe de France, il doit en effet jongler avec son emploi du temps. « L’été dernier, j’ai accompagné les nageurs à un stage en altitude, puis en Corée du sud et au Japon. C’est parfois compliqué d’expliquer aux patients que je n’étais pas en vacances et que je vais justement en prendre… Mais aujourd’hui, nous sommes dans un cabinet de groupe et nous sommes 8, c’est plus facile. Et puis, je suis passionné. C’est important pour moi de pouvoir conjuguer les deux. »