Grand Paris Sud compte, sur son territoire, plusieurs arbitres internationaux. Parmi eux, Élise Besson, une Rissoise de 34 ans licenciée à l’USRO Roller Hockey (Union sportive de Ris-Orangis), Les Phénix.
Comme beaucoup de mamans, Élise Besson partage son temps entre son travail (dans la gestion de maintenance assistée par ordinateur), son mari et ses deux enfants. Comme beaucoup de mamans ? Pas si sûr. Car la jeune mère de famille, qui joue en défense dans l’équipe 2 de Roller Hockey de l’USRO, s’entraine également toute l’année deux fois par semaine et va courir en complément.
Un agenda chargé que la jeune femme assume pleinement : il faut se maintenir en forme quand on est arbitre international ! « Ça patine très vite en Élite. Il faut pouvoir suivre les joueurs pour être sur les actions et ne pas gêner le jeu. »
Peu de femmes arbitres
Après 18 ans comme joueuse de Roller Hockey, Élise est devenue arbitre. « J’ai d’abord passé le brevet d’initiateur fédéral afin de donner des cours pour aider mon club. Puis, comme dans tous les sports il faut des arbitres, je me suis lancée. »
À l’époque, Élise est encore en apprentissage et elle emboite le pas de son compagnon. Elle y voit l’occasion de gagner un peu d’argent avec sa passion mais n’imagine pas encore gravir les échelons. Pourtant, on lui propose rapidement de devenir arbitre national. Elle passe donc les diplômes et se jette dans le grand bain. « Le Roller Hockey est un sport de garçon et il y a très peu de filles arbitres. Pendant un temps, j’étais d’ailleurs toute seule. En Élite, le plus haut niveau du championnat français, quand les présidents de clubs me voyaient arriver, ils se demandaient ce que je venais faire. Mais les choses évoluent et j’espère susciter des vocations. Je veux montrer qu’une fille peut arbitrer des hommes. Aujourd’hui, je suis aussi superviseur au niveau des arbitres nationaux. »
Un parcours sans faute
Très vite, Élise est pressentie pour devenir arbitre international. Elle ne le deviendra finalement que quelques années plus tard, après avoir eu ses enfants. « C’est la Fédération qui vous propose et vous paie la formation. Moi, c’était en 2014, à l’occasion des championnats du monde à Toulouse. Tous les ans, nous avons une remise à niveau car le règlement est amené à changer. »
Seule femme à exercer ces fonctions en France, Élise était également la seule arbitre française lors des deux derniers championnats du monde qu’elle a arbitrés. Une situation qui pourrait prochainement évoluer puisque Yohann Labreux, en charge des arbitres français, travaille actuellement sur un pôle d’excellence afin d’améliorer la formation de l’arbitrage hexagonal au plus haut niveau.
De son côté, Élise a déjà participé à deux coupes d’Europe, un championnat d’Europe jeunes, six championnats du monde et plusieurs événements internationaux. Son meilleur souvenir ? Les premiers Roller Games, qui rassemblaient les multiples sports de sa Fédération. « C’était les championnats du monde de toutes ces disciplines et j’ai eu la chance d’arbitrer la finale junior en Chine, dans un très beau complexe et avec beaucoup de monde. C’était très impressionnant ! »
Savoir se rendre disponible
Mais si les voyages font partie de l’apanage des arbitres internationaux, la fonction demande également de l’organisation et il faut parfois savoir se rendre disponible du jour au lendemain. « L’année dernière je n’étais pas prévue pour les championnats d’Europe mais, suite à un changement, on m’a appelée en catastrophe au dernier moment. » Et même si les championnats du monde sont toujours calés bien à l’avance, il faut tout de même poser 15 jours à 3 semaines de congés selon l’endroit où ils se déroulent.
Un équilibre à trouver entre jours de vacances et congés sans solde, mais aussi entre vie en entreprise et vie de famille. « Il faut aussi que mon employeur soit d’accord ! Ensuite, il faut s’organiser. Lors des derniers championnats du monde, l’été dernier à Barcelone, nous nous sommes arrangés en prenant une semaine en famille derrière et une pendant. Mais l’année prochaine, c’est en Argentine en octobre-novembre. Il va falloir jongler pour profiter des vacances avec les enfants en été ! »
Une passion récompensée
Outre une capacité à organiser son emploi du temps, la fonction d’arbitre international exige une excellente connaissance du règlement, y compris dans la langue de Shakespeare. « Au début, mon anglais n’était pas terrible, mais je l’ai travaillé » confie Élise. « D’une manière générale, il faut rester ouvert aux autres cultures et s’adapter. »
Côté finances, le voyage, l’hôtel et la plus grande partie de la nourriture des arbitres internationaux sont pris en charge pendant leurs déplacements. Cependant, lors d’un championnat du monde, par exemple, ils ne sont payés que 50 € par jour. Il ne faut donc pas exercer cette fonction dans l’espoir de gagner de l’argent.
Reste la certitude de faire vivre son sport et sa passion, tout en assistant à des rencontres de haut niveau. « J’ai d’excellents souvenirs et puis c’est comme une petite famille. D’ailleurs, la mienne est assez fière quand elle me voit à la télé. »