L’association basée à Évry-Courcouronnes Donnons des Elles au vélo, accompagnée de courageux volontaires, court le Tour de France un jour avant les hommes. Une manière de promouvoir le cyclisme féminin, et plus largement la place des femmes dans le sport.
Après les hommes, les femmes s’élancent sur les routes de France afin de réaliser leur Tour de France, réparation d’une anomalie dans l’histoire contrariée entre les coureuses et la plus prestigieuse des compétitions cyclistes.
Et si ce retour à la normale, avec l’organisation de la première édition du Tour de France Femmes en 2022, était directement lié à une bande d’irréductibles évryennes, mordues de cyclisme et d’égalité ? « Nous avons peut-être aidé à accélérer un peu les choses », reconnaît humblement Claire Floret, présidente de Donnons des Elles au vélo. En effet, voici huit ans que l’association précède les garçons d’une journée, avec pour but premier la conjugaison d’un Tour au féminin. Pour Claire Floret, qui a réalisé toutes les éditions, et qui est accompagnée de huit ambassadrices, l’opération a permis « d’attirer les projecteurs sur la question. Nous avons eu de beaux retours du directeur du Tour, nous avons été pugnaces et nous avons fini par être écoutées. »
Nous avons peut-être aidé à accélérer un peu les choses
Créer des dynamiques locales
Fondée en 2014 au sein du club omnisport de Courcouronnes, Donnons des Elles au vélo avait alors pour but de répondre à une question essentielle : « Pourquoi le vélo compte aussi peu de licenciées ? » Aujourd’hui, sortie du club omnisport « pour voler de ses propres ailes », l’association d’une quarantaine de licenciés, qui mêle loisir et compétition, s’est ouverte à la mixité, sachant que « les hommes qui nous rejoignent sont au courant que les moyens humains et financiers sont placés sur les féminines. » Sur le Tour pour « montrer une image différente du cyclisme », l’initiative J-1 a pu bénéficier d’une visibilité précieuse : « Les médias locaux nous suivent fréquemment, en 2017, France Télévisions a relayé chaque jour un sujet d’une minute sur nous, en 2022, la télé nationale suisse a passé une journée avec nous », souligne Claire Floret en plein milieu de son Tour, avant l’étape Morzine-Megève. Malgré la “victoire” de l’organisation d’un Tour de France Femmes, le club ne compte pas s’arrêter en bon chemin et pédale encore pour atteindre d’autres objectifs : « Nous allons continuer notamment vers un deuxième axe important qui est la féminisation de la pratique, nécessaire pour avoir une élite en compétition. Nous souhaitons travailler sur la structuration, créer des dynamiques locales… Il est primordial que le soufflet ne retombe pas. »