Nous sommes en 2018, et Marc rentre de Martinique avec une idée fixe : « retourner y vivre définitivement, en tongs et en short, pour y fabriquer mon rhum arrangé ! », se remémore-t-il avec un large sourire. Il ne réalisera finalement pas son rêve, mais mettra tout son cœur à l’ouvrage pour le toucher du doigt d’une façon ou d’une autre. Pendant près de trois ans, cet ancien photographe publicitaire « biberonné au rhum » sort éprouvettes et récipients gradués pour élaborer sa nouvelle potion magique. Il y parviendra trois années plus tard… un peu par hasard. « J’ai essayé plein de solutions, différentes expositions au soleil… puis je suis tombé sur ce produit en passant par de la cuisson. » Ce produit, au petit « côté tarte Tatin », comme Marc aime à le définir pour souligner le facteur aléatoire de sa découverte, se révèle un breuvage « étonnant » : « La partie gustative est très travaillée, nous avons plus de saveur qu’un rhum arrangé. » Le spiritueux prend l’appellation de rhum élaboré, l’aventure C’Rhum peut débuter.
Douceur
Malcolm désormais dans la confidence, il rejoint sans hésiter le projet ambitieux du paternel après avoir goûté au breuvage. Père et fils travaillent ensemble le design, le nom, les étiquettes… et une fois la partie administrative réglée, débutent la production dans la cuisine familiale. Un an et demi après sa création, la société, aidée dans son développement local par La Ruche qui dit Oui de Lieusaint et dont l’approvisionnement en rhum agricole AOC de Martinique se fait auprès de l’Habitation Clément, compte 11 produits répartis en deux gammes :
- Douceur des îles, au volume d’alcool compris entre 12 et 19° et au sirop de canne et jus de fruits maison – un « alcool de partage », vante Marc, saveurs ananas/girofle, gingembre/citron vert ou encore le classique passion/vanille, à déguster aussi bien à l’apéritif qu’au dessert ;
- Infusion, à environ 30°, à conserver au congélateur pour servir givré, ou chaud après un court passage au micro-onde, saveurs framboise/hibiscus ou café/vanille, une « expérience gustative différente et surprenante », assurent Malcolm et Marc.
Depuis, le produit a attisé la curiosité et titillé le palais des consommateurs. Il est parvenu à s’implanter au menu de restaurants, bars, cavistes ou épiceries fines de Grand Paris Sud et de France, jusqu’au Château de la Chèvre d’Or, hôtel 5* situé à Èze (PACA). Grande fierté des PDG et DG, C’Rhum deviendra en 2023 « la première marque de rhum élaboré à entrer prochainement au sein du Collège culinaire de France ». Un franc succès pour la société qui la place cependant à un moment charnière de son évolution, entre soif d’expansion et désir de conserver son côté intimiste. « On avance petit à petit, on ne veut pas brusquer les choses, on les freine même parfois », continue Marc, pour qui l’essentiel est de pérenniser cette « belle aventure à deux ».