Vaudeville à la russe. Avec Le Mandat, Patrick Pineau s’empare de l’œuvre du Feydeau russe de l’époque, Nicolaï Erdman. Suite à la chute du tsar, deux familles tentent de trouver leur place dans une société en mutation. Une solution semble s’imposer à eux pour survivre dans ce monde où ils n’ont plus leur rang : marier leurs enfants. Le futur époux, étant chargé d’entrer au parti pourra obtenir le mandat censé assurer la sécurité des deux familles… Situations ubuesques et quiproquos vont alors s’enchaîner avec une énergie folle pour mieux dénoncer les deux sociétés qui s’affrontent : le conservatisme de l’ordre ancien et la petitebourgeoisie post-révolutionnaire. Pour Le Mandat, Patrick Pineau, fervent militant d’un théâtre de troupe et populaire, s’entoure de ses fidèles compagnons : une talentueuse bande de comédiens, jeunes et confirmés, emmenée par Sylvie Orcier dans un rôle taillé sur-mesure. Cette pièce empreinte à Labiche le canevas du vaudeville français et à Gogol l’influence de l’absurde. Dix ans après le succès du Suicidé de ce même auteur, pièce tout aussi drôle, c’est un plaisir de retrouver une nouvelle fois cette « bande » à laquelle nous sommes tant attachés. Férocement drôle.