Las Vegas est le rendez-vous annuel incontournable pour découvrir toutes les innovations technologiques du moment.
Du 9 au 12 janvier, ce sont plus de 1 000 startups, 3 500 exposants et 160 pays représentés qui se sont pressés au cœur du Nevada pour cette 57e édition placée sous les nouvelles technologies.
Parmi elles, 2 startups d’Évry-Courcouronnes ont été sélectionnées par la Région Île-de-France sous le pavillon de la French Tech, car elles « incarnent le dynamisme et l’esprit de la « Smart Région ». »
Elles témoignent…
Rencontre avec ces deux jeunes pousses : ARTHIS et EX9
Ségolène Dufour-Genneson est présidente et co-créatrice (avec Grégoire Giroux) d’ARTHIS. La startup est hébergée au C-19, l’incubateur de l’ENSIIE (École nationale supérieure d’informatique pour l’industrie et l’entreprise). La société a été créée en octobre 2022.
ARTHIS est la première application mobile qui facilite les expériences immersives et inclusives en améliorant les expériences de voyageurs, de consommateurs ou de citoyens.
Cette « boîte à outils » permet à tout le monde de créer, de partager et d’explorer des itinéraires ou des centres d’intérêt – par exemple, les gares – dans le monde entier.
Sa particularité : les itinéraires sont enrichis de balises en 3D en réalité augmentée et cela sans aucun équipement supplémentaire coûteux, comme, par exemple un casque.
L’appli s’adresse tout particulièrement aux groupes hôteliers, à l’événementiel et aux collectivités territoriales qui voient en ARTHIS « une nouvelle forme de guide et de conciergerie ».
Son + : elle est utilisable dans toutes les langues grâce à l’intégration d’éléments d’IA de traduction.
Ségolène Dufour-Genneson : « Le CES est un créneau unique ! »
« Notre sélection au CES a été une véritable reconnaissance pour notre toute jeune entreprise et pour le travail acharné que nous menons.
C’est aussi un formidable coup de pouce. Le coaching dont nous avons bénéficié en amont a été excellent, car nous n’avons eu que deux mois pour nous préparer.
Nous avons pu confronter notre application, que nous commercialisons en marque propre et en marque blanche, notamment aux innovations des Coréens et des Américains.
Les nombreux retours positifs nous ont confortés dans ce créneau unique que nous avons développé. Nous avons été fiers de voir l’enthousiasme international pour notre éditeur de réalité augmentée.
Nous avons pu constater le formidable engouement que représente la tech française et la qualité de ses ingénieurs
Nous avons pu nouer des relations commerciales et financières potentielles avec d’autres entreprises et avec des institutionnels que nous aurions eu beaucoup de difficultés à rencontrer en France. Tout est plus simple et plus fluide lors d’un tel salon.
Nous allons poursuivre notre développement et notre levée de fonds ».
Ksenia Duarte est DG d’EX9. Elle a fondé l’entreprise il y 3 ans avec Enzo Salvatore, son président.
La startup est domiciliée à l’IMT Starter (l’incubateur des écoles Télécom SudParis, Institut Mines-Télécom Business School et ENSIIE).
Réduction drastique de la pollution et la fin d’un travail répétitif, chronophage, voire accidentogène, pour les salariés dans le secteur de la manutention terminale logistique.
Un environnement de travail plus sûr, valorisant et redynamisant le métier qui rencontre d’importants problèmes d’attractivité et de recrutement dus à sa pénibilité ! C’est aujourd’hui, et c’est grâce à EX9 !
La startup a, en effet, créé une solution complète de transport automatisé sur site pour la logistique et l’industrie.
Le principe est simple : des véhicules-robots 100 % électriques équipés de leur solution d’Autopilot, spécifiquement entraînée pour ces tâches, déplacent des charges lourdes (remorques, conteneurs, palettes, caisses mobiles, etc.) sur les zones logistiques comme des entrepôts, hubs ou centres de distribution, des sites de production.
Ils sont guidés et contrôlés par des algorithmes développés en interne chez EX9 et basés sur la vision par ordinateur. Ils peuvent ainsi naviguer de manière autonome.
Sans cette innovation, il faut un poids lourd type « tracteur terminal » (qui souvent reste à l’arrêt, mais le moteur en marche), fonctionnant dans la grosse majorité en diesel. Les distances de déplacements varient entre 100 à 1000 mètres, en boucles des dizaines de fois. Les robots assurent donc la même tâche, mais avec plus de souplesse, optimisant les trajectoires et en toute sécurité.
Ils agissent aussi pour la transition écologique, réduisant les émissions de CO2 de 94 % selon une analysée effectuée par l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) par rapport aux tracteurs de manutention diesel, qui constituent encore plus de 98 % de la flotte actuelle.
En outre, la pollution sonore est considérablement réduite, avantage majeur pour la logistique urbaine et péri-urbaine.
Ksenia Duarte : « À nous de convertir les échanges en contrats »
« Nous avons eu la chance d’être sélectionnés pour faire partie des 16 startups ayant représenté la région au CES24, c’est un privilège incroyable !
Nous remercions vivement Grand Paris Sud et la Région Île-de-France pour nous avoir offert cette opportunité, pour l’accompagnement, le coaching de préparation, le magnifique stand et une belle visibilité en France et à l’international.
Les retombées du salon sont très bonnes, surtout en matière de crédibilité, de notoriété et de business potentiel. Nous avons bénéficié de plus de 40 articles de presse internationale !
Sur place, notre startup a retenu vraiment l’attention. Nous avons reçu sur le stand la visite de nombreuses délégations américaines comme Colgate/Palmolive, Walmart, Pepsico, Amazon … et de grands groupes français comme la SNCF, ADP … Les échanges se sont révélés très intéressants et prometteurs.
Nous avons également été repérés par plusieurs investisseurs, notamment américains, dont certains ont des branches en Europe. Les discussions très ciblées sur la proposition de valeur et notre « product-market fit » (NDLR : adéquation produit-marché) nous promettent de futurs échanges fructueux.
Aujourd’hui, notre focus est de convertir toutes ces belles opportunités en collaborations, et les échanges, en actions ».