Foodtech : Nutropy développe les fromages de demain à Genopole

Le goût et l’aspect d’un bon fromage, mais sans lait de vache ! C’est à Grand Paris Sud qu’une start-up travaille sur des substituts de lait produits par fermentation et pouvant être transformés en délicieux fromages.

C’est l’une des plus prometteuses parmi les 65 entreprises innovantes en biotechnologie implantées à Genopole, premier biocluster français à Évry-Courcouronnes.

Découvrez son histoire avec les témoignages de ses fondatrices : Nathalie Rolland, présidente et CEO (Chief Executive Officer) et la docteure Maya Bendifallah, directrice et CSO (Chief Strategy Officer)

Vous avez créé Nutropy en 2021. Dans quelles circonstances vous êtes-vous rencontrées ? 

Nathalie Rolland : « J’ai toujours été sensible au bien-être animal et à la protection de l’environnement.

Après une formation en finance et développement commercial, j’ai poursuivi mon cursus par un master en sciences des aliments à AgroSup Dijon et à l’université de Bourgogne.

En 2019, j’ai cofondé l’association Agriculture Cellulaire France, aujourd’hui Institut Proteus, qui informe et alimente la réflexion dans le domaine des protéines alternatives.

L’agriculture cellulaire permet, par exemple, la production d’alternatives aux produits animaux à partir de cellules ou de microorganismes, contribuant à la résolution des problèmes associés à l’élevage industriel. »

Maya Bendifallah : « Je suis biochimiste de formation.

J’ai travaillé dans le domaine des biotechnologies aux États-Unis et en France et j’ai obtenu mon doctorat sur les protéines recombinantes et les complexes protéiques.

Nous nous sommes rencontrées avec Nathalie lors d’un événement qu’elle avait organisé dans le domaine des protéines alternatives, notre spécialité.

C’est là que nous avons commencé à réfléchir sur notre projet de création de société.

Nous adorons le fromage, mais pas la façon dont il impacte l’environnement.

On considère, en effet, que la production de fromage est, après le bœuf et le mouton, le produit agricole le plus émetteur de gaz à effet de serre (en rapportant au kilogramme produit).

Nous étions toutes les deux alignées sur les mêmes objectifs : continuer de déguster les délicieux fromages, tout en respectant le bien-être animal et la protection de l’environnement. »

Nutropy développe quelles innovations ?

Maya Bendifallah : « Installée à la pépinière de Genopole (CCI Essonne), notre équipe est constituée d’une quinzaine de salariés.

Elle travaille sur la R&D des levures optimisées génétiquement modifiées pour produire par fermentation de précision des protéines laitières que nous incorporons dans notre solution d’alternative laitière pouvant être transformée en fromages.

Nutropy produit donc de véritables ingrédients laitiers, identiques à ceux produits par les vaches, sans recourir à l’élevage animal.

Notre objectif est de permettre aux industriels agroalimentaires de proposer des alternatives fromagères. Elles ont le même goût que le fromage de vache, mais sont plus durables et meilleures pour les animaux grâce à notre modèle B2B de vente de solutions pour l’industrie agroalimentaire. Aucun animal n’est impliqué !

C’est bien meilleur pour la planète et pour notre santé.

Notre processus utilise beaucoup moins de ressources naturelles, émet moins de gaz à effet de serre et pollue moins. De plus, nos produits ne contiennent ni lactose, ni cholestérol ! »

Vous avez levé 2 millions d’euros et reçu de nombreux prix. Quels sont vos projets ?

Nathalie Rolland : « Le process de production étant nouveau, nous devons obtenir les autorisations de mise sur le marché. Elles sont plus rapides aux US et dans d’autres pays, notamment en Asie.

Nous travaillons sur plusieurs brevets pour notre process de fabrication qui reste évidemment secret. »

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