Une championne au mental d’acier
« Ce qui ne me tue pas me rend plus fort ». Voici un poncif si souvent usité lorsqu’il s’agit de décrire la résilience dans le monde du sport – des disciplines de combat, notamment – qu’il en perd presque son sens le temps passant. Il s’adapte néanmoins parfaitement au parcours de Nina Bergandi, double championne du monde de boxe française assaut -52 kg en septembre 2022 et octobre 2023, apogée d’une jeune carrière sinusoïdale.
Après des débuts réussis dans les championnats de France universitaires (trois titres en boxe française et deux en kick boxing), Nina échoue en finale en fédéral, ticket d’entrée pour les championnats du monde, deux années de suite. « C’était compliqué, ç’a entraîné pas mal de remise en question. Mais je n’ai eu d’autre choix que de me relever, de me mettre au niveau. Je me suis dit que je n’allais pas perdre en finale toute ma vie ! ».
En septembre 2021, elle intègre le pôle France de boxe française, à Toulouse. Un choix qui porte rapidement ses fruits : Nina est sacrée championne de France en avril, puis décroche finalement la couronne mondiale, pour sa première participation à une compétition internationale. « C’était un rêve au moment où j’ai commencé la compétition, avoue aujourd’hui la championne. Je savais que j’allais y arriver un jour, peu importe le temps nécessaire. ».
Un engagement total
Ce rêve, Nina se donne les moyens très tôt de le toucher du doigt : elle commence le multisport dès l’âge de 3 ans, puis enchaîne avec la gymnastique rythmique, sans conviction réelle. C’est de son frère que naîtra la passion. « Il faisait de la boxe dans le même gymnase à Évry, je le voyais s’entraîner, je trouvais ça sympa. Je m’y suis mise à 8 ans, et n’ai pas arrêté depuis. » Attirée par « la dynamique de la discipline, ce besoin de transpirer, de [se] donner », Nina obtient rapidement les différents grades de couleur, puis viennent les premières joies avec les titres, frustrations avec les podiums… jusqu’au fameux « rêve », atteint en septembre 2022.
Coach sportive en dehors du ring, où elle partage les vertus du sport et, par la force des choses, de la boxe à « un public uniquement féminin », Nina fait profiter les plus jeunes, depuis 2020, de son expérience et des valeurs qu’elle défend par son statut d’ambassadrice du sport de l’Essonne, au gré d’interventions dans les écoles ou lors d’événements. « J’aime beaucoup la relation avec les enfants, elle est pure, sans filtre. On leur apporte, mais ils nous apportent également beaucoup. » Une expérience enrichissante pour les deux parties, que la championne, de nouveau nommée ambassadrice pour 2023-2024, prolonge avec plaisir et passion.