L’œuvre de Pierre Tual sur la place des Terrasses se refait une beauté

L’œuvre de Pierre Tual est en restauration ! Vous êtes peut-être déjà passé devant sans la voir… et pourtant, voilà presque quatre décennies que l’œuvre monumentale Évry de Pierre Tual trône sur la place des Terrasses d’Évry-Courcouronnes ! Depuis septembre 2024, une grande bâche blanche recouvre cette sculpture : des travaux de restauration sont en cours.

Un peu d’histoire

• L’art public dans les villes nouvelles

Le territoire de Grand Paris Sud a été et demeure encore aujourd’hui un territoire de création. En effet, l’art occupe une place importante dans l’espace public. Dans les villes nouvelles, l’art public, associé au développement urbain a été incité via la commande publique. Ces œuvres font partie intégrante des quartiers qu’elles embellissent et structurent à la fois. C’est le cas de l’œuvre Évry, située place des Terrasses à Évry-Courcouronnes.

• Une œuvre monumentale

Fruit du travail de Pierre Tual, elle est créée en 1987 dans le cadre d’un concours organisé par le Syndicat d’agglomération nouvelle (SAN). Cet établissement d’aménagement souhaitait que l’œuvre structure l’espace de la place et constitue un signal artistique fort.

À l’origine, l’œuvre se composait d’un ensemble de 4 éléments dont 3 sont aujourd’hui disparus. Le plus grand des éléments, composé par une structure de poutres d’acier peintes de 9,5 m de haut a été conservé.

L’acier utilisé est nommé “Corten” : il s’agit d’un alliage de cuivre, de nickel et de chrome. Cet alliage présente la caractéristique d’être particulièrement adapté aux contraintes extérieures. A la fois monumentale et aérienne, la sculpture occupe l’espace. L’œuvre marque la croisée des deux plus importants circuits piétonniers du centre-ville qui relient l’Agora à la gare d’Évry-Courcouronnes ou à la préfecture.

Un chantier de restauration de grande ampleur pour l’œuvre de Pierre Tual

• Étude de diagnostic

La sculpture monumentale se trouve en extérieur et sur l’espace public. Ainsi, elle est naturellement soumise à l’environnement, aux intempéries, au ruissellement des eaux de pluie et aux dégradations liées à l’activité humaine. De fait, la sculpture s’est altérée au fil du temps.

Dans le contexte plus large des travaux de rénovation de la place des Terrasses, débutés en 2023 et en cours d’achèvement, la question de la restauration de l’œuvre s’est posée.

Ainsi, une étude de diagnostic et de faisabilité pour la restauration de la sculpture a été réalisée, à la demande du service patrimoine et tourisme, auprès d’une restauratrice spécialisée. Il s’agissait de connaitre plus en détails l’état de l’œuvre. Le diagnostic a fait état d’une surface principalement usée et encrassée. De nombreuses altérations étaient présentes sur l’œuvre : dépôt de terre et de calcaire, dépôts organiques, mousses végétales ou manque de peinture à certains endroits.

• Lancement du chantier de restauration

À la suite de cette étude de diagnostic, plusieurs autres grandes étapes ont été nécessaires avant d’entamer le chantier de restauration :

• Rédaction d’un cahier des charges, élaboration d’un calendrier ;
• Lancement d’un marché public ;
• Réception des candidatures en réponse au marché public ;
• Étude des candidatures et sélection des prestataires ;
• Consultation de l’artiste ;
• Lancement du chantier en septembre 2024.

Chut… On restaure ! Sous la bâche, la magie opère !

• Les opérations de restauration

Le chantier de restauration se déroule en plusieurs phases :

• Phase 1 : l’aménagement du chantier. En effet, l’œuvre se situant en extérieur et ne pouvant être déplacée, un échafaudage adapté a dû être installé. Celui-ci comprend une protection sous forme de grande bâche thermosoudée permettant de traiter l’œuvre tout en évitant les projections. Une vérification a également été faite quant à la présence éventuelle de plomb dans les peintures d’origine… Ouf, il n’y en avait pas ! Le chantier a été protégé à l’aide d’un barriérage (la place des Terrasses restant accessible au public pendant la durée des travaux) ;

• Phase 2 : nettoyage de l’œuvre. L’œuvre a ensuite été nettoyée afin de dégager les anciennes couches de revêtement. Le nettoyage a été réalisé par micro-sablage : un jet de sable est projeté à haute pression sur la surface pour la décaper. L’objectif était de mettre à jour la surface métallique en enlevant les altérations telles que les graffitis, les saletés incrustées, la mousse ou d’autres résidus présents ;

• Phase 3 : réparation et comblements. Les défauts constatés sur l’œuvre ont pu être réparés et comblés à l’aide de produits adaptés et en tenant compte des spécificités de la sculpture. Pour finir, l’œuvre a été de nouveau mise en peinture. La teinte retenue a été préconisée par l’artiste.

Pour découvrir le résultat final, il faut attendre le démontage de la bâche et de l’échafaudage !

À la rencontre des acteurs de la restauration

À l’occasion des Journées nationales de l’architecture d’octobre dernier, la restauratrice en charge du chantier, Léa Freydefont, est venue à la rencontre des visiteurs.

Ce temps d’échanges a permis aux participants d’en apprendre plus sur son métier, les spécificités de l’œuvre et ses altérations, le déroulé du chantier…